Quelle est la spécificité de la recherche-création ? S’agit-il là d’une nouvelle forme de recherche ou d’une nouvelle forme de création, ou de la juxtaposition de deux territoires déjà existants ? Peut-on situer la recherche-création à partir des taxinomies de recherche existantes ou faut-il les modifier ?
Modération : Monique Régimbald–Zeiber
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Quelles formes de recherche quand les arts deviennent universitaires ?
En les installant sur les campus, une exigence de « recherche » est imposée aux écoles et départements universitaires qui enseignent une discipline artistique. La tentation est forte d’exiger de ces écoles un modèle se rapprochant de la recherche qui se veut scientifique dans les sciences sociales et humaines; en réponse, la tentation est aussi forte, dans une quête de statut universitaire, de caricaturer la recherche prétendument scientifique. Mais quelles formes de recherche pourraient être pertinentes pour la formation des artistes, pour la formation des enseignants en art et pour ceux qui vivent du travail des artistes, les critiques d’art? En partant des axes de tension allant de l’universel au particulier et l’action à la pensée, on tentera une clarification de cette question. Subsidiairement, sur quelles traces de la création, quand trace il y a, la recherche peut-elle porter?
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L’ekphrasis : un mode de recherche-création
Comment doit-on comprendre la directive suivante, qu’on trouve dans les formulaires du FRQSC : « une démarche de recherche-création repose sur une réflexion intrinsèque à l’élaboration ou à la réalisation d’une œuvre ». Si la réflexivité et l’auto-poïétique sont deux gestes inhérents à toute création, comment doit-on comprendre cette « réflexion intrinsèque à l’élaboration ou à la réalisation de l’œuvre » de sorte que, tout à coup, une transformation incorporelle se produise et que création devienne recherche-création? Il faut peut-être reformuler la directive : « une démarche de recherche-création repose sur une problématisation rendue possible par la singularité d’une pratique artistique ». Évidemment, cela est possible à la condition que l’expression « modes singulièrement artistiques de problématiser » ne soit pas qu’un usage métaphysique des mots. Les pratiques les plus ordinaires de l’ekphrasis nous montrent qu’il n’en est rien, et que, au contraire, on peut problématiser avec des images et des sons.
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Vers une délimitation de la recherche-création
Sylvie Fortin et Pierre Gosselin
L’intégration des disciplines artistiques dans le réseau universitaire a favorisé l’émergence de la recherche-création, concept nouveau dont la délimitation a tendance à varier d’un contexte à l’autre. De leur côté, les organismes subventionnaires en proposent une définition en créant des fonds spécifiques à l’intention des universitaires pour qui la pratique artistique constitue le principal mode de contribution au développement des connaissances. De leur côté, certains professeurs d’art se définissent de plus en plus comme des chercheurs créateurs? Mais en quoi consiste exactement la recherche-création? Pour aborder cette question, nous tirerons parti du point de vue spécifique que nous donne l’encadrement des séminaires de méthodologie du doctorat en études et pratiques des arts de l’UQAM. Nous chercherons à cerner la recherche-création à la lumière de nos expériences conjuguées à celles des doctorants.