Que nous révèlent les sciences cognitives des mécanismes de la création, des effets de présence, de l’attention esthétique, de l’empathie à produire ou à trouver chez le spectateur ? Certains mécanismes cognitifs sont-ils à la base de procédés de création ?
Modération : Jocelyne Lupien
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L’art au feu du réel : création et cognition
À partir de l’analyse d’une pratique personnelle fondée sur une forme de dessin automatique, la communication proposera une tentative d’approche systémique des processus de création.
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Recherche-création : un changement de paradigme dans la relation art-science
Jusqu’à ces dernières années, la notion de création caractérisait essentiellement les méthodes selon lesquelles les artistes fabriquaient — créaient — des artefacts susceptibles de provoquer un sentiment esthétique. Cette notion qualifie désormais des opérations analogues mais effectuées par des ordinateurs dans le même but. À la création « naturelle » s’ajoute, se conjugue ou se substitue une création artificielle spécifiquement machinique. Après des résultats assez modestes au début des années soixante, les ordinateurs sont devenus capables de simuler, parfois d’assez près, les processus de création propres à l’homme, à partir de modèles issus des sciences cognitives, notamment de la biologie et de la neurobiologie. Des relations sans précédent se nouent désormais entre l’art et la science, la création et la recherche. Cet article se propose d’analyser ce changement de paradigme et de relever les conséquences qu’il provoque dans les pratiques artistiques contemporaines.
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Alien Agency or How to Do Ethnographies of the Non-Human
What does it mean that nonhuman matter “performs”? What can fields and practices fields such as STS, anthropology and sociology offer to current technologically molded practices in the area of research-creation? This talk discusses a forthcoming book entitled Alien Agency: Ethnographies of the Nonhuman that enfolds both artistic production, techno-scientific research and traditional written scholarship in order to discuss not only new ways of thinking about performativity that bypasses anthropocentric world views but also the manner in which artistic production can operate in the gulf between theory and practice, by itself challenging long standing notions of subject/object, human and nonhuman and what the nature of aesthetic experience itself constitutes.
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Le texte est un autre : empathie, exotopie, dialogue dans le processus de création
Au début des années 1920, le théoricien russe Mikhaïl Bakhtine reprenait les propositions de Theodor Lipps sur l’Einfülung (empathie) afin de définir le rapport exotopique entre l’écrivain et certains éléments de son texte en phase de création. Les propositions de Lipps étant précurseurs de la théorie de la simulation incarnée chère aux chercheurs liés aux neurones miroirs (Gallese, Iacoboni), il y a lieu de voir chez Bakhtine des éléments conceptuels complémentaires aux approches actuelles de l’empathie.
Dans les figures de l’acte de création littéraire marquant les textes de théorie de la création littéraire, le texte se voit régulièrement assimilé à une altérité, à un esprit que l’auteur doit ressentir afin de le comprendre. Cette piste suggère que la pratique d’écrire est une expérience du corps caractérisée par les capacités empathiques dans l’usage d’un langage dont l’origine s’ancre dans un imaginaire de l’autre. L’acte d’écrire relèverait ainsi d’un mode dialogique.